Ce film est l’histoire d’un soldat qui est au sommet d’une tour et qui commande le feu. Il voit des relations humaines, il voit la ville, il voit la vie et il voilà mort. Il peut décider de tuer des gens ou d’en épargner. ’est comme s’il était assit à la place de Dieu. L’enfant frivole d’hier, s’occupant des abeilles aujourd’hui doit prendre des décisions sur la vie des autres. Il hésite et il se pose des questions “Nous devons les tuer tous. Si j’en épargne un, le même soldat d’ennemi va peut-être tuer mes amis demain. Si nous les bombardons, ils se mettent en colère et bombardent la ville et dans ce cas, je serai responsable de la mort de mes compatriotes.” Siavash se rend compte que son comportement peut provoquer l’ennemi à bombarder la ville. Cela signifie que la violence est la reproduction de la violence et le cycle de vengeance ne s’arrête pas. Les deux côtés essaient de se venger.
Quand il regarde le comportement de l’ennemi et avec l’autre caméra, il regarde le comportement de ses amis, les deux sont identiques. Des deux côtés sont des musulmans qui prient, qui éprouvent de l’affection. Le noir et blan habituel des fronts de guerre Vienne grise.
Sa différence avec les autres troupes d’artillerie est que lui, il voit le résultat de ses actions. Pas tout le monde peut supporter ce poids. Nous verrons à travers le film que d’autres personnes qui se rendent à ce poste d’observation en perdent la raison.
Le point culminant du film vient à la fin du film où sur les images d’Abadan d’aujourd’hui, nous entendons la voix de Siavash, mort dans la séquence auparavant :
une abeille meurt s’il mord.
Je ne sais pas, il sait qu’il va mourir s’il mord?
Seule la reine des abeilles ne meurt pas si elle mord.
En danger, l’abeille choisit entre la sécurité de sa maison et sa vie.
Séparant la reine d’abeille, immune à la mort, même si elle mord, le réalisateur sépare les soldats et les dirigeants politiques : les décideurs et les faiseurs des guerres, ceux qui y risquent la vie devant un choix difficile.
Siavash évolue au cours de l’histoire du film, il passe par le mépris au scepticisme et trouve de l’aplomb enfin.
Le choix des prénoms des personnages est très parlant dans ce film.
Siavash
Dans la littérature ancienne d’Iran, Siavash est un beau chevalier , puissant et opprimé dont la mort est une grande tragédie. Légende pré-islamique, son histoire persiste encore à émouvoir les iraniens. Il y a des endroits de Herat en Afghanistan à Chiraz (la Grande Perse) en son nom. Selon la légende, Après l’attaque de Turan[13] aux frontières de l’Iran, Siavash entre en guerre avec Rostam[14]. Il a fait de grandes victoires. Afrasiab[15], le roi de Turan, demande la paix. Siavash envoie un courrier au Palais de Kavos[16], le roi d’Iran, pour obtenir l’ordre du roi à la paix. Kavos n’accepte pas la paix et ordonne Siavash de tuer tous les captifs! Siavash est en colère et se sépare de l’armée iranienne. Il vit en exil pendant de nombreuses années et finalement est tué dans un complot.
Jamshid
Jamshid est l’un des rois mythiques de la perse. Son nom figure dans les textes d’Avesta[17] , l’écriture pehlevi[18] et les textes de l’ère islamique.
Dans les mythes iraniens, il est très important. En fait, il était un ingénieur urbain, un inventeur qui a créé la grande armée iranienne. Il a fabriqué beaucoup d’armes et son armée était puissante.
Jamshid dans le Shahnameh (Le livre des rois); il est le fils de Tahmures[19] et un roi glorieux. Il finit par devenir égoïste et perd le Khvarenah[20] et est tué par Zahhak[21].
Sans doute, la sélection de ces deux noms pour les deux personnages principaux de l’histoire de ce film n’était pas par hasard.